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Baz'Art

C'est à un poétique ballet que les spectateurs de Et l'amour creusa mon ventre sont invités en ce moment à la Manufacture des Abbesses, orchestré par Julien Köberich et ses deux partenaires Fanny Balesdent et Chloé Genet.
Pendant une heure, l'amour sous toutes ses formes va nous creuser le ventre, à nous aussi. L'amour passionnel, l'amour raisonnable, l'amour 2.0., l'amour réciproque, l'amour à sens unique, l'amour plus fantasmé que vécu, l'amour platonique, l'amour charnel.
Les premières minutes nous jettent d'emblée dans la confusion : des textos défilent sur un écran, tantôt adressés à Adèle (Chloé Genet), puis à Floriane (Fanny Balesdent), tantôt à Chéri, puis à Tom (Julien Köberich). Ce dernier envoie des mots d'amour à la première, puis à la deuxième. La première tente de rassurer le troisième en lui disant qu'elle rentre bientôt. Le dernier supplie la première de lui répondre, lui envoie des messages tendres, puis violemment désespérés. On comprend vite que les scènes de l'histoire qui va se dérouler sous nos yeux se juxtaposent sans se suivre chronologiquement, que même si nous sommes un peu perdus au milieu de cette déconstruction, nous allons rapidement nous raccrocher aux drisses qui pendent du plafond, et que tout va s'éclairer, bientôt. Cette construction ménage un suspens, nous donne l'envie de ne pas perdre une miette de ce qui va suivre. Elle participe de l'originalité et de la modernité de la mise en scène qui mêle habilement vidéo, symbolique du décor - celui-ci est essentiellement blanc, constitué de sacs en papier, de vêtements accrochés aux drisses blanches - que l'on verra peu à peu se dépouiller au fil de l'histoire par les comédiens eux-mêmes, alternance de beaux texte-o-s projetés et incarnés, références aussi subtiles à la philosophie d'Alain qu'aux merveilles de notre époque - telles que Adopteunmec.com.

Ses danseurs-comédiens nous touchent et rendent hommage aux textes écrits par Julien Köberich.
un talent dont l'éclosion vaut plus que le détour.



10 novembre 2018
 

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